sourcilleux, euse
- 1 Terme de zoologie. Qui porte des espèces de sourcils.
- 2 Fig. et dans le langage élevé. Qui exprime par ses sourcils la hauteur, l'orgueil, la sévérité.
Chercher les moyens de ruiner cette grandeur de la superbe et sourcilleuse maison d'Espagne
. [Patin, Lettres choisies]Ainsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux
. [Boileau, Epîtres]Dépouillez donc votre écorce, Philosophes sourcilleux
. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses]Il se dit aussi des choses.
Toutes les nations qui voyaient notre joie Se disaient d'un air sourcilleux : Il faut que le bonheur où leur Dieu les renvoie Soit bien grand et bien merveilleux
. [Corneille, Trad. du ps. 125]Pouvez-vous [Francs-Comtois] regretter ces démarches pompeuses [des Espagnols], Ces fastueux dehors, ces grandeurs sourcilleuses, Ces gouverneurs enfin envoyés de si loin, Tout-puissants en parade, impuissants au besoin ?
[Corneille, Vict. du roi en 1667]Craignons une vieillesse sourcilleuse
. [Joubert, Pensées, titre x.]Un front sourcilleux, un front où se peint l'orgueil, l'inquiétude ou la tristesse.
Vers cet endroit du choeur où le chantre orgueilleux Montre, assis à ta gauche, un front si sourcilleux
. [Boileau, Le lutrin] - 3 Fig. et poétiquement. Haut, élevé (comme est le sourcil dans le corps humain).
Leur insensible pente [des Alpes] Vous conduit par degrés à ces monts sourcilleux Qui pressent les enfers et qui fendent les cieux
. [Voltaire, Poèmes et épîtres]Tel que dans nos jardins un palmier sourcilleux, à nos ormes touffus mêlant sa tête altière, Paraît s'enorgueillir de sa tige étrangère
. [Voltaire, La Henriade]Du haut d'une montagne couronnée par des rocs sourcilleux, ce glacier descend....
[Saussure, Voir Alpes, t. VI, p. 283]
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